Quelle est la place des femmes dans la politique aujourd’hui ? Comment sont-elles considérées par leurs pairs, souvent masculins ?
Il y a 75 ans, le 29 avril 1945, les femmes votaient pour la première fois en France, à l’occasion des élections municipales post seconde guerre mondiale, le droit de vote des femmes n’ayant été institué que le 21 avril 1944. Douze ans auparavant, sous la présidence du Front Populaire, trois femmes avaient accédé pour la première fois à des fonctions ministérielles : Suzanne Lacore, Cécile Brunschvicg et Irène Joliot-Curie. Elles avaient ouvert une porte à la mise en place d’une mixité en politique.
Depuis, les femmes ont pris une place de plus en plus importante sur la scène politique. Les lois sur la parité ont permis une meilleure représentation des femmes dans ce domaine. À l’image d’Edith Cresson, Cécile Duflot ou encore Valérie Pécresse, elles ont exercé et exercent encore des fonctions ministérielles ou partisanes importantes.
Pourtant, il reste encore de nombreux obstacles pour les femmes souhaitant s’investir dans une politique encore trop marquée par des rites masculins. Elles doivent bien trop souvent faire face au sexisme de leurs homologues, jusqu’à l’Assemblée nationale, et parfois même subir des violences de leur part au sein des partis et se taire afin, à priori, de ne pas faire du tort à celui-ci. Au sein des partis, elles sont couramment cantonnées à des tâches basiques, sans enjeux particuliers.
Pourtant, les femmes sont décidées à renverser cet état de fait. Après les scandales Dominique Strauss-Khan et Denis Baupin, elles ne veulent plus se taire face au sexisme et aux violences des hommes en politiques. La parole se libère peu à peu et la place de la femme en politique change lentement mais sûrement.
Tout cela amène à une question essentielle : Qu’est-ce qu’être une femme en politique ?
Pour apporter des réponses à cette question loin d’être évidente, l’UNEF Auvergne a organisé une conférence le 12 novembre 2019 lors de son festival étudiant contre le racisme et les discriminations. Cette conférence était animée par l’historienne Mathilde Larrère et la conseillère municipale Marianne Maximi.
Mathilde Larrère raconte la lutte des femmes pour se faire une place dans le milieu politique. S’appuyant sur de nombreux exemples, l’historienne explique comment les femmes politiques ont fait face au sexisme des hommes et comment elles se sont imposées, malgré tout, que ce soit dans les institutions ou dans les partis politiques.
Puis, Marianne Maximi, conseillère municipale à Clermont-Ferrand raconte comment elle a réussi à s’imposer en politique en tant que femme. Si elle salue les avancées qui ont eu lieu, elle pointe ce qui peut encore constituer des obstacles à une implication plus grande des femmes en politiques, comme le fait que les femmes soient cantonnées à des postes vus comme féminins tels que la petite enfance ou les affaires sociales. L’élue municipale avance aussi des pistes pour améliorer la place des femmes en politiques pour plus d’inclusivité.
Enfin, en marge de la conférence, nous avons rencontré Mathilde Larrère et Marianne Maximi. En plus de répondre à quelques questions, elles nous ont conseillé quelques ouvrages à lire, pour approfondir la question et mieux comprendre les enjeux de la féminisation de la politique.
Une conférence organisée le 12 novembre 2019 par l’UNEF Auvergne, lors du Festival étudiant contre le racisme et les discriminations publiée sur France Culture Conférences. Retrouvez nos autres publications ici.
Interview et mise en onde par Emma Mandrau et Kévin Le Gouguec.
Un programme réalisé par Radio Campus Clermont-Ferrand membre du réseau Radio Campus France.