Entretien audio avec Quinton Scott (fondateur et DA de Strut Records) et DJ Cliffy (compilateur de la série Black Rio) –
Après Nigeria 70 (funk du Lagos) et Calypsoul 70 (calypso caribéenne) , Strut Records édite une seconde compilation sur un mouvement brésilien méconnu, la Samba Soul. Le label anglais de black musique fait ainsi de ses compilations thématiques une véritable marque de fabrique ; une spécialisation que justifie Quinton Scott en évoquant « l’exploration musicale de ces pays » qui donne à son label « une source d’inspiration inédite » :
Avec Black Rio 2, le label poursuit en effet sa quête de raretés oubliées et fait appel pour la seconde fois à DJ Cliffy, une figure anglaise de la scène brésilienne pour qui ce second volume va plus loin encore que le précédent en réunissant des titres dont l’important selon lui « n’est pas qu’ils soient seulement oubliés mais surtout qu’ils claquent », et dont certains constituent à ses yeux une véritable « révélation » :
L’élaboration d’une telle compilation nécessite un authentique travail d’investigation qui a mené DJ Cliffy dans un périple de « shops en shops partout au Brésil », où il a pu rencontrer d’autres DJ et artistes qui l’ont conseillé et guidé dans ses recherches. Musique afro-brésilienne, la Samba Soul naît en effet durant les années sombres du Brésil, alors que la dictature est au pouvoir et qu’elle stigmatise une minorité noire devenue gênante. Des conditions qui, pour DJ Cliffy, ont rendu « particulièrement difficile » à l’époque le développement et la diffusion de cette nouvelle scène :
Si Strut remonte le temps pour y chercher des trésors oubliés, le label anglais s’applique aussi à scruter le présent pour y provoquer la rencontre d’artistes confirmés le temps d’un disque à travers sa série « Inspiration Information ». Un pari « risqué » pour le patron de Strut qui dit souvent croiser les doigts pour que la sauce prenne. « Pour Jimmi Tenor et Tony Allen, ils se sont retrouvés en studio à Berlin, ont ouvert quelques bouteilles de whisky et ont improvisé une session qui s’est avérée très bonne, s’amuse Quinton Scott. Jusqu’ici, ça a toujours très bien pris, mais tout est une question de feeling entre les artistes » :
Une liberté créative rare qui doit beaucoup à la restructuration ayant précédé la renaissance du label. Désormais sous l’aile du !K7 label group, Strut Records semble à présent libéré des contraintes qui l’avaient amené à s’éclipser de 2002 à 2008, ce que confirme Scott pour qui cette association avec le label allemand constitue une « formidable collaboration » :
> Le site web de Black Rio 2
> le site web de Strut Records