Coups de cÅ“ur des programmateurs des radios Campus. Avec ce premier album, « Black Focus », le projet Yussef Kamaal s’installe durablement dans la planète nouveau jazz. Une scène encore à la marge en France mais extrêmement vive, créative et largement suivie dans les pays anglo-saxons. Les amateurs savent déjà que l’album est sorti le 4 novembre chez Brownswood Recording. On tente ici d’élargir un peu le cercle d’écoute.
Black Focus, est teinté par l’esprit « tout est permis » du jazz-funk des 70’s avec des références telles que Herbie Hancock ou Mahayishnu Orchestra. Parfois considéré à tord comme étant un genre musical d’initiés ou des élites, ce jazz, de par sa capacité narrative redevient sensible.
Yussef Kamaal c’est d’abord un duo de jazzmen londonien des temps modernes : Yussef Dayes à la batterie et Kamaal Williams aka Henry Wu au synthétiseur. Il faut désormais compter parmi les principales figures de ce groupe, l’homme de l’ombre, le bassiste Tom Driessler. Mais Yussef Kamaal s’est aujourd’hui un quintet: Ed Cawthorne au saxophone et Nick Walters à la trompette ont rejoints le trio, tous deux les accompagnaient lors de leur dernière prestation live enregistrée au Ronnie Scott’s. (extrait ci-dessous) Au premier abords, l’ensemble à tout d’une formation jazz classique. Pourtant ce qui s’en dégage ne ressemble pas vraiment à du jazz à papa.
Le groupe est repéré par Gilles Peterson, DJ et animateur et fondateur du label indépendant Brownswood recording. Ce label incarné par son fondateur a pour particularité de constituer plaque tournante créative (un festival, présence soutenue des membres dans des radios et webradio) apportant une visibilité aux nouveaux artistes qui n’ont pas encore signé dans une maison de disque.
Imprégné par l’ambiance londonienne et ses influences musicales très poreuses. Yussef Kamaal sont les héritiers de cette culture « made in UK », comme touché par la grâce (et la torpeur) de cette ville aux multiples facettes culturelles. Elargir leur champ de création par l’hybridation des sonorité classiques, l’apport réel de nappes sonores et des sons synthétiques, semblent être le fil élévateur du groupe.
La rythmique syncopée de Yussef Dayes introduit une réelle vitalité à l’ensemble. Engagés naturellement dans le jazz musique pour tous, ils suivent les pas de Robert Glasper et Kamasi Washington qui ont révolutionnés le genre outre-atlantique, flirtant régulièrement avec le hip-hop, rock psychédélique 70’s ou l’ambiant des années 2000. »Black Focus », une claque créative à groover sans modération.
Prochainement à Paris, à la Machine du Moulin Rouge le 17 novembre.
ALBUM EN ÉCOUTE INTÉGRALE