Deena Abdelwahed | premier album chez InFiné

La DJ et productrice tunisienne, signée chez InFiné depuis deux ans, sort son premier album. L’artiste autodidacte à la croisée des styles et des genres, résidente à Concrete à Paris, productrice pour Fever Ray, revient au micro de Radio Campus France sur ses inspirations et aspirations musicales, en attendant un mix spécial le 18 janvier.

D’abord musicienne de jazz, Deena Abdelwahed a fait de la musique électronique dansante son cheval de bataille. Niches musicales et avant-gardes rythment ses découvertes et imprègnent ses sets qu’elle veut ouverts et éveillés. « Khonnar » (qu’on prononcera « Rhonnar »), son nouvel album, exprime sa vision de la musique : « il n’y a pas un genre prédéfini que je voudrais atteindre ». C’est plutôt un chemin narratif qui doit dépasser les barrières culturelles et les langages de style.

Une introspection électronique

Deena veut mettre à mal les mentalités rétrogrades, cette part sombre des choses, ce « Khonnar ». Loin des sons clubs de son premier E.P. « Klabb », on sent une ombre plané sur les morceaux de « Khonnar ». La musique électronique y est vue comme l’expression de l’introspection : mantras et incantations sont portés par des beats implacables, amenant presque à la transe chamanique. Une transe qui invective et veut pousser à l’action : le féminisme de « Saratan », où le « houwa » (lui) destiné aux saints, se transforme en « hiya » (elle), ou encore la très queer « Al Hobb Al Mouharebb », « l’amour qui fait s’exiler ».

Un manifeste musical

« Il y a des plans, des dessins, musicalement ou bien dans les paroles ». « Khonnar » croise textes puissants, notamment du poète Abdullah Miniawy, et avant-gardes électroniques pour exprimer les désirs d’humanité de Deena Abdelwahed : liberté des corps et des consciences.  Une liberté que l’on doit trouver face aux conformismes extérieurs mais également en soi-même, ce à quoi nous incite « A Scream In The Consciousness ». Notable hommage à Autechre du début des années 90, mais également aux new-yorkais Borbetomagus qu’elle transforme en manifeste pour le réveil du monde contemporain.

Une interview et un mix en ligne de mire

Un positionnement artistique sur lequel revient Deena au micro de Tessa Robinson pour Radio Campus France, avant de le traduire en musique dans un mix spécial pour Campus Club en janvier prochain.

L’artiste boucle sa tournée européenne lancée en octobre avec un premier live de l’album à la Gaîté lyrique à Paris en janvier prochain :

17.11 – Room 4 Resistance – Berlin

24.11 – Hafla Party – Le Petit Salon – Lyon

31.01.19 – Live – Gaîté lyrique – Paris

 

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