Les radios Campus en DAB+

Les radios campus participent activement de la mise en place de cette norme de diffusion hertzienne tant attendue, parfois décriée. Depuis sa création en 1996, le réseau participe aux réflexions sur la numérisation de la radio.

Les Radio Campus en 2019 : déjà 5 d’entre-elles diffusent, 8 ont été sélectionnées lors des appels de 2018 et un bon nombre sont concernées par ceux à venir notamment cet été. Les 29 Radios Campus forment ainsi un groupe de média. Cela, non pas au sens d’un groupe économique mais sur le plan de la stratégique adoptée, sur les choix d’infrastructure qui participeront de son développement. Une vision à long terme.

La radio numérique terrestre – DAB+ pour Digital Audio Broadcast, l’appellation internationale – n’est rien d’autre qu’une numérisation du signal radio. La diffusion demeure hertzienne et son organisation est donc soumise à la gestion du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Mais surtout, pour l’auditeur, la radio demeure gratuite, anonyme et supposément disponible partout sur le territoire national. L’espace de radiodiffusion hertzien a les caractéristiques d’une espace public apte à proposer une diversité d’acteurs et de paroles aux citoyens de la République démocratique française. Radio Campus défend cette approche.

Une FM plus moderne, l’opportunité de proposer aux citoyens davantage de propositions radiophoniques sur une nouvelle bande de fréquence. Gardons-nous bien de rendre la FM. Chaque mode de diffusion a des avantages et des inconvénients selon les spécificités d’un territoire. Gardons les deux bandes et mode de diffusion, FM et DAB+, ainsi les citoyens français auront davantage de choix. La France est constituée, certes de centres urbains toujours plus importants, mais elle doit intégrer également les autres espaces, composantes de sa géographie tels que ses campagnes. Imaginons un instant un CSA redistribuer la ressource hertzienne en FM aux acteurs et territoires encore vierges ou pauvre en offre radio d’ici quelques années.

Pour notre information, tous les récepteurs radio ont dorénavant l’obligation d’intégrer la norme DAB+.  De fait, les fabricants proposent aux auditeurs la FM et le DAB+. Notez qu’afin de plaire ces récepteurs font également office enceintes sans-fil pour nos terminaux de télécommunication sans

Depuis les premières expérimentations, l’arrivée du DAB+ est essentiellement portée par les radios commerciales n’ayant pas encore pignon sur rue et les radios associatives. Déjà 5 radios Campus diffusent en DAB+ : Marseille et Paris depuis 2014, les Hauts de France et l’Alsace depuis 2018. Avec les appels en cours, les radios campus sont le seul réseau thématique présent sur le DAB+. Parmi les atouts, celui de permettre à des radios activent sur le terrain de la communication sociale de proximité d’être enfin autorisées de façon permanente par le CSA : Mulhouse avec MNE et plus récemment Radio Campus Avignon. Cela permet au projet associatif de se projeter à long terme et surtout de garantir à leurs partenaires un légalité plus importante. A noter également, la radiodiffusion en DAB+ met les radios à un niveau de diffusion plus égalitaire qu’avant. Aujourd’hui les radios associatives en FM diffusent à des faibles puissances là où d’autres acteurs de la radio sont à des très grosses puissances. En DAB+, tout le monde est plus ou moins logé à la même enseigne. Evolution positive ? Sans doute.

Sur le plan économique, bien entendu, l’arrivée de nouvelles radios associatives va peser sur le partage du fonds de soutien à l’expression radiophonique local auquel elles ont droit. Ce dernier n’a quasiment pas bougé depuis 20 ans tandis que les mondes des médias, des pratiques et de la réception ont énormément évolué. C’est donc le montant de ce fonds qui doit augmenter pour permettre notamment à de nouvelles propositions de se structurer. A quand une politique publique volontariste sur ces questions de citoyenneté, de liberté d’expression et d’expression tout court ?

A noter également que ce sont les radios campus qui ont créé un modèle économique unique – à la suite des marseillais du multiplex SDN – qui permet à la fois de garder une autonomie de diffusion et cela, à des coûts bien en deçà des aberrations parfois annoncées ou proposées.

Et hop, les radios associatives, Campus en particulier, en prennent à nouveau pour 20 ans.

RESSOURCES
Lancement en 2018 :
www.radiocampus.fr/2019/01/24/une-radio-campus-a-la-manoeuvre-pour-mettre-en-place-le-dab/13948

Différents articles publiés depuis 2006 sur le site : www.radiocampus.fr/index.php?s=rnt

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