Le cas Vontier

Envoûtant et complexe, comment passer à coté du nouvel album d’Iñigo Vontier, El Hijo del Maíz ? Ce maître des musiques électroniques, tout droit venu de Guadalajara, nous livre un effort court, en seulement neuf titres, mais d’une complexité qui mérite d’être démêlée.

De l’électro ?

Oui et non. Si Iñigo a fait ses premières armes musicales au début des années 2000 sur une boite à rythme électronique, on est loin des codes habituels du genre. Les rythmes sont lents, parfois rendus plus complexes par des influences précolombiennes, rien à voir avec les habituels rythmes électroniques. Le rythme n’est d’ailleurs pas tout, Iñigo semble se jouer, avec une bonne dose de classe, de la plupart des codes dans lesquels il aurait pourtant pu confortablement s’enfermer. L’album se compose en réalité de développements lents et de structures brumeuses à la première écoute. Car oui, El Hijo del Maíz, paru chez Lumière Noire, est un album qu’il faut écouter plusieurs fois pour en saisir le charme. Sans recul sur ce travail bien plus complexe qu’il n’y paraît, il est facile de passer à coté de la particularité de ces structures musicales. Elles semblent complètement désordonnées alors qu’elles ont toutes une architecture bien établie.

Codex Vontier

Fidèle à ses origines musicales, Iñigo Vontier fonde la majorité de ses compositions sur une base rythmique solide aux accents souvent sud américains. Oubliez les sempiternelles caisses claires, grosses caisses et autre charleston. Vontier aime nous bousculer et nous propose une diversité d’éléments rythmiques et percussifs pour un rendu des plus originaux.

L’autre élément majeur de ses compositions, ce sont les voix. On ne sait jamais trop bien si elles sont bien de notre monde, toujours perdues dans une réverbération intense ou des effets de modulation. Elles sont plus traitées comme un instrument à part entière, une source d’harmonie, qu’un vecteur de message. Dès le premier titre, Xu Xu, la couleur est donnée, avec la voix de Xen. Elle semble errer dans un espace immense, que le primo-auditeur peine à identifier.

L’oreille finit par s’acclimater jusqu’à ce que le brouillard se lève totalement avec le troisième titre Awaken, morceau que nous vous offrions en première il y a quelques temps. L’album devient alors plus complexe. Awaken arrive comme une promenade électro qui chasse l’ombre de l’incompréhension et la remplace par une forme de nostalgie que dégagent ces voix toujours éloignées.

Sans transition

Passé Awaken, les rythmes sont plus denses, les ambiances toujours plus intrigantes sans être désagréables bien au contraire. C’est un voyage (psychédélique ?) qui nous entraine par delà nos habitudes d’écoutes. Marijuana, septième titre de l’album, sûrement chanson la mieux titrée du lot, nous plonge dans une expérience mentale très particulière avec ces voix qui viennent bourdonner dans nos oreilles. Puis, arrive la fin de l’album, le neuvième titre, I Never Try, une étrange composition portée par un arpège de synthé aux profonds relents nostalgiques. Cette composition est d’autant plus étrange car la brume qui enveloppait la plupart des autres morceaux semble enfin s’être totalement dissipée sur ce dernier effort. C’est à ce moment là que se révèle la vraie raison d’être de cet album, c’est son atmosphère, complexe, profonde.

Sans plus attendre, écoutez le !

Le bonus

Iñigo Vontier sera le 13 décembre à La Machine Du Moulin Rouge à Paris. Toutes les infos sur l’événement sont à retrouver ICI.

Ses autres dates sont à retrouver ICI.

Si vous voulez écouter El Hijo Del Maíz en stream, c’est ICI.

Et ne partez pas si vite ! Radio Campus vous fait gagner des vinyles de cet album, envoyez nous de l’amour à concours.fb@radiocampus.fr !

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