Depuis le 1er janvier 2019, le collectif féministe « Nous Toutes » énumère sur son compte Instagram chaque nouveau féminicide, en interpellant Emmanuel Macron. Le jour de cette conférence, le 12 novembre, le compte était à 133 femmes tuées, un mois plus tard, le 12 décembre, elles étaient 143.
« Aurore 34 ans, est morte étranglée vendredi 8 novembre à Levallois-Perret dans les Hauts-De-Seine, son compagnon, principal suspect qui se trouvait au domicile conjugal a été arrêté. »
Depuis le 12 novembre, les violences faites aux femmes et notamment les violences conjugales ont fait parler d’elles. D’abord la marche de lutte contre les violences faites aux femmes le 23 novembre, puis l’annonce par le Premier Ministre des mesures mises en place suite à un Grenelle dédié, le 25 novembre.
La conférence revient sur plusieurs aspects des violences conjugales et féminicides. L’aspect judiciaire et les violences conjugales chez les jeunes notamment, le traitement médiatique et enfin les associations d’aide aux victimes au niveau régional.
Au niveau juridique, Maître Pierre Pamard, intervenant de la conférence, appuie notamment sur le « rôle » non-négligeable des substances (drogues et alcool), très présentes dans les cas de violences chez les jeunes. Ces derniers dénoncent moins, portent moins plainte alors que déjà , de manière générale, seulement 1 victime sur 5 le fait. Les violences physiques sont également particulièrement traumatisantes. Une violence sans limite et sans modération doublée souvent une certaine volonté d’atteinte à l’apparence physique.
« Ces faits sont écœurants, révoltants, tragiques, absurdes, et méritent d’être dénoncés. Mais avant cela, il faut décrire les faits, sans jugement, les expliquer et les qualifier en fonction des éléments dont on dispose. C’est le travail que font les journalistes au quotidien, selon des règles, une déontologie appliquée avec rigueur, mais parfois les maladresses et les erreurs se glissent dans les papiers. Ce sont des humains. »
Au niveau médiatique, la conférence revient notamment sur les procédés employés par les journalistes locaux pour couvrir les violences conjugales et féminicides. Qui lance l’alerte ? Quelles informations sont publiées ? Quels détails peut-on donner sans tomber dans le sensationnalisme et tout en utilisant les bons réflexes, les bons mots ? Quel vocabulaire journalistique adopter pour traiter de violences conjugales ? Faut-il, comme en Espagne, bannir certaines expressions ? Des questionnements qui font échos avec les revendications d’associations pour bannir les termes de « drame de passion » ou encore « crime passionnel ».
« Une femme de 43 ans a été retrouvée étranglée et poignardée à trois reprises dans sa résidence secondaire, à La-Plaine-sur-Mer en Loire-atlantique. Venue récupérer des affaires personnelles la victime aurait été assassinée par son ex conjoint, qui s’est lui-même suicidé après son acte. Trois enfants mineurs se retrouvent orphelins. »
Enfin, la conférence revient sur l’accompagnement aux victimes et les associations locales ou plus largement régionales d’aide aux victimes. Quatre associations (Association de Médiation et d’Aide aux Victimes, Ressources Hébergement et SOlidarités, Planning familial, Les Femmes de Voix et d’Action) répondent ici aux questions et présentent leurs actions au niveau local, allant de la prévention à l’hébergement d’urgence.Â
Invités : Maître Pierre Pamard, Cyrielle Granier (journaliste La Provence), Pamela Solere (Planning Familial), Marjolaine Djoukwe (LFVA), Candice del Degan (AMAV), Isabelle Lemaire (RHÉSO).
Interview : Coline Robert et Solène Lancini-Pantera (L’Actudiant), Rauma Nolhent (Radio Campus Avignon).
Technique : Benoît Renier et Nicolas Ferreira (Radio Campus Avignon)
Une initiative de l’association et média étudiant L’Actudiant en partenariat avec Radio Campus Avignon, une des 29 radios du réseau Radio Campus.