Et si votre chauffeur était un algorithme ? Aujourd’hui, la fiction devient presque réalité. Mais ne nous affolons pas, la voiture autonome est bien plus qu’un simple programme qui conduit à la place d’un humain.
Comme le train avance sur des rails et l’avion vol dans les airs, la voiture autonome roulera sur une route bien à elle. Il paraît difficile de faire cohabiter des automobiles complètement autonomes avec les véhicules de notre quotidien. Alors, comment introduire la voiture autonome dans nos rues ? A quoi ressemblera-t-elle ? Pourra-t-elle rouler aussi bien sur l’asphalte que sur de la terre battue ou de la neige ? Aura-t-on toujours notre voiture personnelle ? Et serons-nous en sécurité une fois le moteur en route ?
Anne Asensio est la vice-présidente design-expérience de Dassault Systèmes, précédemment directrice exécutive du design chez General Motors. Elle échange avec Philip Nemeth, consultant et formateur en design industriel sur les problématiques esthétiques, techniques et sociétales posées par l’arrivée des voitures autonomes.
À une époque où on devrait réduire la production et l’utilisation de l’automobile, on peut s’interroger sur la pertinence des recherches et développements en cours, dans ce domaine. L’arrivée de ces machines fascinantes va bouleverser notre rapport aux transports. On peut sérieusement envisager des voitures autonomes dans un monde écologique. Mais quand ?
Difficile de donner une date, car il y a des voitures autonomes dans nos rues depuis déjà plusieurs années. Il existe 5 niveaux d’autonomie reconnus. Ils ont été établis en 2018 par la SAE (Society of Automotive Engineers). Vous possédez peut-être une voiture autonome de niveau 1, 2 ou 3.
Le niveau 1 regroupe les véhicules équipés de systèmes d’aide à la conduite basiques tels que le détecteur d’angle mort ou le régulateur de vitesse. Lorsqu’un véhicule est capable de faire un créneau tout seul, il est de niveau 2. Et si le conducteur peut lâcher le volant dans certaines situations, on parle d’un véhicule de niveau 3. Au niveau 4, la supervision du conducteur n’est plus obligatoire mais il doit pouvoir reprendre le volant dès que la voiture le demande. Enfin au niveau 5, l’autonomie est totale. Bien-sûr, ces deux derniers niveaux sont encore en cours de développement partout dans le monde. En France, des tests ont lieu dans certaines agglomérations en province et à Transpolis.
Plus le niveau d’autonomie est élevé, plus les recherches sont importantes et coûteuses. C’est là que de nouveaux acteurs entrent en scènes : Google et Uber sont en tête de la course aux côtés de Volvo, Tesla et Daimler, la maison mère de Mercedes-Benz. La plupart des grands constructeurs développent également leur voiture autonome.
Enfin, pour sécuriser au maximum ce moyen de transport et fluidifier le trafic, l’idée est de connecter ces drôles d’engins entre eux mais aussi avec la routes et le mobilier urbain. Un projet réalisable uniquement après l’arrivée de la 5G.
Un entretien extrait de l’émission L’Atome de Savoir enregistrée le 29 janvier 2020 à l’Hôtel des Invalides de Paris à l’occasion de l’Exposition Concept Cars. Un numéro présenté par Gaspard Delaruelle, accompagné de Lou Fritel-Halimi et réalisé par Bruno Liuzzi pour Radio Campus Paris, membre des 29 radios du réseau Radio Campus France.