Le Haut commissaire à la Jeunesse a lancé hier un dispositif auquel il souhaite donner valeur de symbole. Malgré un consensus politique certain, plusieurs inconnues pèsent encore sur le remplaçant annoncé du service militaire.
Leur réunion devait dépasser les clivages, et marquer les esprits. De droite comme de gauche, parlementaires et anciens ministres se sont pressés hier autour de Martin Hirsch pour défendre lors d’une matinée d’échange « la » mesure phare du gouvernement à destination des jeunes.
Présenté comme un « engagement volontaire » de six à douze mois, le Service Civique s’adresse ainsi aux 16-25 ans souhaitant s’impliquer, en France ou à l’étranger, dans des domaines aussi larges que l’éducation à la santé, la citoyenneté, ou la solidarité internationale.
S’appuyant sur le dispositif méconnu du Service civil volontaire lancé après les émeutes de 2005, cette nouvelle forme d’engagement se veut une expérience valorisable dans le parcours de formation, et vise à mobiliser 75.000 jeunes d’ici 4 ans, des jeunes qui ne toucheront pas un véritable salaire mais une indemnité de 540 euros par mois minimum pour au moins 24 heures d’activité hebdomadaires.
Un montant jugé insuffisant par de nombreuses associations qui réclamaient un alignement sur le seuil de pauvreté (733 €), mais justifié par Martin Hirsch comme rompant avec « la malédiction du Service civil qui consistait à faire des annonces sans les financer » :
A écouter : Martin Hirsch (1’08 »)
Au-delà du coût, c’est bien l’objectif annoncé d’un brassage social des jeunes générations qui suscite encore le doute. Après avoir rejeté l’idée d’un service obligatoire défendue par les parlementaires UMP – « trop cher, trop complexe » -, le Haut commissaire a dû renoncer à celle d’un recrutement fondé sur des quota pour les jeunes défavorisés.
Ou comment éviter que les organismes d’accueil s’appuient sur le dispositif pour employer à bon frais des jeunes sur-diplômés en laissant les autres de côté. Une hypothèse pourtant écartée par M. Hirsch qui ne compte pas « se laisser avoir », et insiste sur « l’évaluation en temps réel » nécessaire selon lui pour passer ce test de crédibilité :
A écouter : Martin Hirsch (0’46 »)
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